L’amygdaline est un composé naturel appartenant au groupe des glycosides cyanogènes. Elle est présente dans certaines plantes et noyaux. Sous l’effet d’enzymes intestinales, elle libère du cyanure (1). Le cyanure est un poison puissant qui peut entraîner de nombreux effets secondaires (voir ci-dessous).
On trouve l’amygdaline notamment dans les noyaux d’abricots, de pêches, dans les amandes amères ainsi que dans certaines plantes comme les haricots de Lima. Elle est parfois désignée sous le nom de vitamine B17.
Dans les années 50, le chercheur Ernst Krebs a supposé que les personnes consommant des aliments riches en amygdaline vivaient plus longtemps et avaient un risque réduit de développer un cancer. Il attribuait le cancer à une carence en « vitamine B17 ». Cependant, à ce jour, aucune preuve ne vient confirmer cette hypothèse.
Krebs a également mis sur le marché une forme semi-synthétique d’amygdaline appelée Laetrile, qui a été utilisée dans les années 70 comme complément alimentaire contre le cancer. Une autre hypothèse avancée était que la substance toxique libérée par l’amygdaline pouvait tuer les cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines (1, 2). Là encore, aucune preuve n’a été apportée à ce jour (3).
L’amygdaline est généralement disponible sous forme de graines de noyaux d’abricots ou d’huile. Le Laetrile peut être administré par voie orale, par injection intraveineuse ou par injection intramusculaire.
Une revue systématique de la littérature n’a pas démontré d’effet protecteur du Laetrile sur la croissance tumorale. Elle a même observé des effets négatifs d’intoxication (3).
Deux anciennes petites études cliniques ont examiné si l’administration d’amygdaline par voie intraveineuse ou orale avait un effet sur la croissance tumorale, l’amélioration des symptômes ou la prolongation de la vie. Là encore, elles ont principalement observé des effets négatifs liés à l’amygdaline (4, 5). Les inconvénients des suppléments d’amygdaline semblent donc l’emporter largement sur les soi-disant avantages.
Il n’existe aucune preuve que l’amygdaline aide à atténuer les effets secondaires des traitements contre le cancer.
Il n’existe aucune preuve que l’amygdaline aide à prévenir le cancer.
Plusieurs études ont mis en évidence les effets négatifs des suppléments d’amygdaline, notamment une intoxication au cyanure. Le cyanure est un poison puissant qui peut entraîner :
L’ingestion par voie orale, en particulier lorsqu’elle est associée à de la vitamine C, augmente significativement le risque d’intoxication au cyanure (3, 7-9).
À ce jour, nous ne connaissons aucune étude dont le but est d’étudier les interactions entre l’amygdaline et les traitements contre le cancer.
À ce jour, aucune indication d’interactions cliniquement significatives n’a été relevée.
Les inconvénients des suppléments d’amygdaline, notamment le risque accru d’intoxication, surpassent largement les éventuels avantages. Par conséquent, il est fortement déconseillé de consommer des compléments d’amygdaline en cas de cancer.