Le gui (Viscum Album) est une plante semi-parasite qui pousse sur les arbres feuillus et les conifères dans toute l’Europe, l’Asie et l’Afrique du Nord (1). Les baies et les feuilles de gui non transformées sont toxiques, mais des extraits de gui sont proposés depuis des siècles comme complément dans le traitement du cancer. Il s’agit toujours de gui européen, et non de gui américain, qui sert exclusivement à la décoration (1).
Les études cliniques actuelles utilisent principalement des extraits de la plante disponibles dans le commerce, qui sont généralement administrés par voie sous-cutanée. Le gui est donc un médicament plutôt qu’un complément alimentaire.
De nombreuses études ont été publiées sur l’application des extraits de gui dans le traitement du cancer. Une centaine d’études ont examiné l’effet des extraits de gui, principalement sur la survie et la qualité de vie dans le cas d’un cancer. Cependant, la plupart des études sont de faible qualité. Il existe également de grandes différences entre ces études, ce qui réduit leur fiabilité. Elles diffèrent dans :
En outre, les résultats sont souvent ambigus.
Plusieurs études ont examiné l’effet des extraits de gui sur la survie au cancer.
Il n’y a donc actuellement pas suffisamment de preuves que le gui aiderait à guérir le cancer.
Un grand nombre d’études ont cherché à savoir si les extraits de gui pouvaient diminuer les effets secondaires de la radiothérapie ou de la chimiothérapie.
À ce jour, il n’existe pas d’études bien conçues sur la prévention du cancer par l’utilisation d’extraits de gui.
En général, les extraits de gui sont sûrs et ont peu d’effets secondaires (1, 8, 16, 17).
Les effets secondaires possibles des extraits de gui comprennent des réactions locales aux injections, telles que :
Lors d’une utilisation à long terme, une diminution de la fonction des cellules T (type de globules blancs) a été signalée chez les personnes atteintes d’un cancer (18), mais la majorité des réactions étaient légères ou modérées (19, 20).
Vous êtes enceinte ? Dans ce cas, n’utilisez pas de compléments alimentaires contenant des extraits de gui, car ils pourraient potentiellement stimuler l’utérus et déclencher l’accouchement (21).
On sait peu de choses sur l’interaction du gui avec les traitements anticancéreux. Dans deux études qui ont suivi pendant 5 ans des personnes atteintes d’un cancer du sein, le gui n’a pas semblé affecter négativement l’efficacité de la chimiothérapie (22).
Le gui inhibe l’enzyme CYP3A4 in vitro (dans les cellules en laboratoire), il pourrait donc théoriquement réagir avec les médicaments traités par cette enzyme. Toutefois, cet effet ne se produit qu’à des doses très élevées et est peu probable lorsqu’il est utilisé à des concentrations cliniquement pertinentes (23-25).