Le nom échinacée regroupe une famille de 9 plantes à fleurs. Parmi elles, E. purpurea, E. angustifolia et E. pallida sont les plus couramment utilisées comme plantes médicinales. Ces plantes sont originaires d’Amérique du Nord. Le nom échinacée fait généralement référence à une préparation à base de la tige ou des parties aériennes (1, 2). L’échinacée peut être prise par voie orale sous forme de comprimés, de gélules, de jus, de tisanes, ou de teinture-mère (solution à base d’alcool).
La composition des produits commercialisés sous le nom d’échinacée varie en fonction de l’espèce, des parties de la plante utilisées et de la méthode d’extraction employée pour la production (3). L’analyse d’une série de produits à base d’échinacée a montré que nombre d’entre eux étaient mal étiquetés, contenaient des substances autres que la plante. Certains ne contenaient même pas réellement d’échinacée (1).
L’échinacée est l’une des plantes médicinales les plus vendues aux États-Unis et dans les pays européens. Elle est principalement recommandée pour le traitement des infections, telles que les infections des voies respiratoires supérieures. Toutefois, les études bibliographiques systématiques sur l’action de l’échinacée ne sont pas concluantes (3-8).
À ce jour, il n’existe aucune étude bien conçue portant sur l’application de l’échinacée dans le traitement du cancer. Quelques petites études sont disponibles, mais elles utilisent un supplément d’échinacée en combinaison avec d’autres produits. Par conséquent, il n’est pas possible de tirer des conclusions sur les effets de l’échinacée elle-même (9).
À l’heure actuelle, il n’y a pas de preuves attestant que l’échinacée puisse traiter le cancer.
Des études préliminaires et non randomisées ont évalué les effets potentiels anti-cancer d’extraits d‘Echinacea purpurea en combinaison avec la chimiothérapie (10, 11). Chacune de ces études a utilisé un traitement combiné avec un nombre très limité de patients et sans groupe témoin. De plus, ces études n’ont pas été répliquées. En conséquence, il est impossible de tirer des conclusions fiables de ces recherches. Il n’y a pas de données démontrant un impact sur la durée de survie des patients atteints de cancer.
À ce jour, aucune étude bien conçue n’a examiné l’utilisation de l’échinacée pour traiter les effets secondaires des traitements contre le cancer.
À ce jour, il n’existe aucune preuve scientifique de l’utilité de l’échinacée dans la prévention du cancer.
L’échinacée est généralement reconnue comme sûre avec un nombre limité d’effets secondaires. Parmi les effets secondaires possibles qui ont été rapportés, on trouve :
Vous êtes enceinte ? Comme il n’y a pas suffisamment de preuves concernant la sécurité de l’échinacée dans ce cas, la prudence est de mise (13). En effet, dans de rares cas, l’échinacée peut provoquer des réactions allergiques (12).
Il est théoriquement possible que l’échinacée réduise l’efficacité de certains médicaments utilisés en chimiothérapie (14-18). Cette hypothèse doit toutefois encore être confirmée par de plus grandes études de meilleure qualité.
L’échinacée inhibe l’activité du cytochrome P450 et pourrait, en théorie, affecter l’efficacité de médicaments métabolisés par cet enzyme, tels que le paracétamol, l’amitriptyline, le diazépam, l’œstradiol, l’ondansétron, le propranolol, la théophylline et la warfarine (15, 19, 20).