Se soigner d’un cancer, un job à temps partiel

Se soigner d’un cancer, un job à temps partiel

Valériane a 44 ans. L’annonce de son cancer (du sein) a été une véritable claque. Très vite, elle a dû apprendre à « vivre avec ». Pas facile tous les jours. Ni pour elle, ni pour ses proches qui ne savent pas toujours comment réagir. Elle souhaite que son expérience serve à d’autres. Ses témoignages sont une mine d’information et de conseils. Dans ce témoignage-ci, elle nous livre ses conseils pour ne pas se laisser « avaler » par la maladie.

« Se soigner d’un cancer, c’est un job à temps partiel qui nous tombe dessus (rendez-vous médicaux, recherche de matériel, réponses aux questions…). C’est un job qui nous prend au dépourvu et qui s’impose dans notre agenda. A côté de ça, il y a aussi mes trois enfants et mon boulot à temps plein. Sans oublier la fatigue et la peur… Autant vous dire que ce cancer chamboule mon quotidien déjà bien rempli.»

Conseils

(Re)prendre la main sur le temps

« Il est impératif de rapidement prendre la main sur le temps et de ne pas se laisser avaler par le cancer. Voici les conseils que je m’adresse à moi-même (à ce stade de la maladie – semaine 7), sachant que chaque situation est différente et que ce qui vaut pour moi en ce moment, ne vaut pas nécessairement pour une autre personne atteinte d’un cancer.

  • Pense un jour après l’autre.
  • Continue à pratiquer un sport.
  • Mets tous les matins un parfum que tu adores.
  • Va faire de la marche avec tes copines.
  • Fais des siestes tous les jours sans exception, même si ce n’est que 20 minutes.
  • Couche-toi tôt.
  • Si des amis t’invitent à dîner, vas-y au moins pour l’apéro.
  • Si tu aimes ton boulot, qu’il te donne de l’air, qu’il est HYPER flexible : garde une activité professionnelle.
  • N’annule pas tes vacances ! Si tu parviens à organiser ton calendrier de soins, garde tes plans car ça permet de se réjouir et de penser à autre chose.
  • Programme des escapades entre deux chimios.
  • N’écoute pas trop ce que tout le monde te dit. C’est comme pour l’allaitement : tout le monde a son avis, fais-toi confiance. »

Toute l’importance du mental

« Le mental est notre meilleur allié pour avancer. Ma mère, qui a eu un cancer il y a deux ans, m’a rendue hystérique dans les premières semaines de ma chimio. Moi : « maman, j’ai des piques dans le bout des doigts. » Elle : « ignore ma chérie ». J’étais en train de mettre mon énergie à me concentrer sur les effets secondaires de la chimio et j’avais envie de trouver du réconfort. Puis, vers la semaine 5, j’ai compris : moins je me concentre sur les effets, mieux je me porte. Facile à dire, pas toujours à faire.

Accepter que les prochains mois vont prendre un nouveau rythme est une étape essentielle. Une fois cette phase acquise, le challenge suivant est de trouver le positif dans chaque situation. Un rayon de soleil, des bons résultats de leucocytes (globules blancs), une infirmière sympa, une piqûre qui ne fait pas mal, une amie retrouvée…

Nous avons peur, nous sommes fatigués, nous avons des maux, mais nous sommes en vie, nous avons besoin d’énergie et de signes d’amour. Du positif. »

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