Onco-revalidation  <br>L’activité physique, un atout majeur

Onco-revalidation
L’activité physique, un atout majeur

La Fondation contre le Cancer a créé en 2021 un groupe de travail national qui appelle à un changement législatif dans le domaine de la santé. Aujourd’hui, elle demande d’inclure la « revalidation physique des personnes vivant avec ou après un cancer » avec une reconnaissance et un remboursement structurel. 

Les survivants du cancer sont près de trois fois plus susceptibles de se trouver en mauvaise ou moins bonne santé après leurs traitements par rapport aux personnes qui n’ont jamais eu de cancer.  Ils risquent aussi deux fois plus de souffrir de handicaps psychosociaux et de limitations physiques et fonctionnelles. L’onco-revalidation pourrait pourtant leur permettre de mieux gérer les effets secondaires qui entraînent une détérioration de leur santé.

Avant en prévention, pendant pour aider à la guérison, après, pour retrouver la forme et prévenir les récidives, l’activité physique a tout bon face au cancer

Pour tous les adultes, l’exercice est important pour la prévention du cancer et réduit spécifiquement le risque de sept types de cancer courants : cancer du côlon, du sein, de l’estomac, de l’œsophage, de la vessie, de l’endomètre et du rein.

En outre, l’exercice est lié à une amélioration de la survie avant et après un diagnostic de cancer du sein, du côlon ou de la prostate et réduit le risque de récidive des cancers du sein, du côlon et de la prostate de 20 à 40 %.

Etat des lieux de l’onco-revalidation en Belgique

La revalidation oncologique en Belgique fait face à de nombreux besoins, tant en matière de nomenclature, que de formation ou de reconnaissance professionnelle.  

L’évaluation systématique des besoins de revalidation de tous les patients atteints de cancer est indispensable et doit être améliorée. Actuellement elle n’existe pas de manière structurelle en Belgique.

Pourtant, on constate des résultats visibles quand l’activité physique a été suivie pendant au moins 8 à 12 semaines.  Et toutes les études le confirment, les programmes de revalidation les plus efficaces sont ceux qui sont supervisés (en hôpital ou à domicile), dispensés par des professionnels formés en oncologie et capables de référer à d’autres professionnels de la santé en cas de besoin.  

La Fondation contre le Cancer s’investit depuis longtemps dans ce domaine

La Fondation contre le Cancer est bien placée pour revendiquer du changement : en 2007, elle a lançé le projet Raviva afin de proposer aux patients des séances gratuites d’activité physique. En dix ans, le projet a réussi à remettre environ 15 000 personnes « en mouvement ». Pour aller plus loin, en 2019, la Fondation contre le Cancer a lancé un appel à projets – les Grants Activité Physique – avec pour objectif de promouvoir l’activité physique, du diagnostic jusqu’à l’autonomie sportive du patient.

Suite à cet appel, de nombreux hôpitaux ont pu étendre, améliorer et multiplier leurs préoccupations en matière d’onco-revalidation, grâce aux financements temporaires octroyés, axés sur la durabilité. Mais tous les projets n’ont pas été intégrés structurellement, d’où aujourd’hui la nécessité pour le gouvernement de prendre le relais. 

Il faut une prise en charge structurelle et des formations spécifiques 

Aujourd’hui, il faut aller plus loin :  au sein du groupe de travail national composé d’experts, la Fondation contre le Cancer vise à trouver un consensus national en revalidation oncologique, reconnue avec critères de qualité et remboursement officiels. 

Cela passe par une offre de soins nationale pour tous les patients atteints de cancer (aux besoins extrêmement complexes en termes de revalidation physique) et par une collaboration avec l’INAMI pour procéder à une description des rôles des différents intervenants.  

Il faut aussi que des professionnels de la santé soient formés correctement dans les thématiques adéquates. Cela permettra d’offrir un suivi continu des patients. En effet, inclure « l’activité physique en oncologie » dans la formation des différents professionnels de la santé et du mouvement permettrait d’augmenter l’offre, la proximité et la capacité à répondre aux besoins spécifiques des patients. 

Il y a un réel besoin d’un cadre officiel pour déterminer les modalités de prise en charge des patients, soit en hôpital par des kinés, soit en extrahospitalier par des kinés, des éducateurs physiques ou coachs sportifs.  Ces professionnels du mouvement travaillant en extrahospitalier devront être aptes à prendre en charge tout patient en oncologie, et à les référer à temps vers des professionnels de la santé si besoin, d’où l’importance de la formation.

C’est donc un appel à une approche globale avec toutes les parties prenantes (scientifiques, patients et organisations de patients, soignants et professionnels de la santé et du mouvement, autorités) qui est lancé.

 Pour Frédérique Bernard, Expert Activité Physique à la Fondation contre le Cancer, « cela permettra d’évaluer le potentiel de la prise en charge extrahospitalière, de travailler sur une nomenclature et les remboursements, sur la sensibilisation du monde médical au monde paramédical et enfin une ouverture effective vers les autres professions du mouvement. Avec, à terme le développement de spécialisations pour ces professions qui devront être reconnues et dès lors protégées, et permettre une meilleure liaison entre les soins intra et extrahospitaliers ».

Cliquez ici pour découvrir le texte de proposition de la Fondation contre le Cancer et du Groupe de Travail National

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