Le cancer du sein est généralement perçu comme une maladie exclusivement féminine. Pourtant, les hommes aussi peuvent être touchés. Bien que rare -moins de 1 % de tous les cancers du sein concernent des hommes – cette réalité mérite d’être mieux connue. D’autant plus que cette faible incidence entraîne une méconnaissance des facteurs de risque, un retard de diagnostic, et parfois un sentiment d’isolement chez les patients masculins. Trop souvent encore, le sujet reste tabou.
Oui, les hommes ont bien des seins !
Comme les femmes, ils possèdent du tissu mammaire, des canaux galactophores et des mamelons, mais à la puberté, si les œstrogènes entrainent le développement des seins chez les femmes la testostérone empêche ce développement chez l’homme. Dans certains cas exceptionnels, certains peuvent développer une gynécomastie, à savoir une augmentation du tissu mammaire souvent lié à un dérèglement hormonal.
Le cancer du sein masculin en Belgique en quelques données *
- 103 nouveaux cas diagnostiqués en 2023.
- 21 décès liés à la maladie en 2021.
- Survie à 5 ans : 88,2 % (période 2014-2023).
- Survie à 10 ans : 81,4 %.
- Aucun dépistage systématique n’existe actuellement pour les hommes.
* Données Fondation Registre du Cancer
Une maladie rare, encore trop méconnue
Pour la Fondation contre le Cancer, il est essentiel de briser le silence et de renforcer la vigilance face aux symptômes chez les hommes. En effet, plusieurs défis persistent :
- Retard au diagnostic : les hommes ignorent souvent qu’ils peuvent être concernés et ne reconnaissent pas les signes précoces du cancer du sein.
- Manque d’information spécifique : la plupart des parcours de soins sont pensés pour les femmes, ce qui renforce le sentiment d’exclusion de ces hommes.
- Tabou social : considéré à tort comme une “maladie de femme”, le cancer du sein chez l’homme reste difficile à évoquer.
- Enjeux génétiques : les mutations héréditaires (notamment BRCA1 et/ou BRCA2) sont plus fréquentes dans ces cas. Un test génétique est donc vivement recommandé, tant pour orienter le traitement que pour informer les proches.
“Beaucoup d’hommes n’imaginent même pas qu’ils peuvent être atteints par un cancer du sein, et quand un diagnostic tombe, beaucoup n’osent pas vraiment en parler. Pourtant, une détection précoce peut vraiment faire la différence pour la prise en charge, le suivi, et la survie.” Dr. Veronique Le Ray, Directrice Médicale Fondation contre le Cancer
Des facteurs de risque à connaitre et des symptômes à surveiller
Connaitre la maladie et identifier si on est à risque ou si certains symptômes sont à surveiller permettent de la prendre à temps. Et c’est indispensable pour avoir la meilleure survie possible. Aussi, la Fondation contre le Cancer appelle les hommes à la vigilance.
Parmi les principaux facteurs de risque
- Âge (majorité des cas entre 60 et 80 ans).
- Déséquilibres hormonaux (obésité, maladies du foie, traitements hormonaux, syndrome de Klinefelter).
- Antécédents familiaux et mutations génétiques (BRCA1 et/ou BRCA2, CHEK2, PTEN, PALB2).
- Antécédents de radiothérapie thoracique.
- Surpoids et/ou consommation excessive d’alcool.
Et les symptômes
- Masse ou nodule au niveau du sein ou du mamelon.
- Modification de la peau ou du mamelon (rétraction, rougeur, écoulement).
- Douleur ou gêne inhabituelle.
Il est indispensable en cas de doutes de consulter son médecin traitant !