Lorsqu’on vous diagnostique un cancer, votre travail est rarement votre première préoccupation. Les conséquences physiques et émotionnelles de la maladie prennent évidemment le dessus. Cependant, dans un second temps, les questions sur la gestion de votre activité professionnelle se posent inévitablement. Assez rapidement, vous devrez signaler votre absence au travail. Vous allez alors vous demander comment partager la raison de votre absence avec votre patron, vos collègues, vos clients, etc. Vous devrez aussi décider de la façon dont vous pouvez éventuellement combiner votre traitement avec la poursuite de votre activité. Enfin, il faudra envisager le retour au travail après une période d’incapacité qui peut être longue, ce qui est souvent inconfortable. Pour vous aider à gérer au mieux votre activité professionnelle avec la maladie, nous avons répertorié ici les principales questions rencontrées avec leurs réponses.
Travail & Cancer est une association à but non lucratif créée par des personnes qui ont été directement ou indirectement touchées par la maladie. Leur mission est de vous soutenir et de conseiller votre entourage professionnel, pendant cette épreuve.
Vous trouverez des informations utiles ainsi que des podcasts sur leur site. Vous avez aussi la possibilité de vous inscrire à des ateliers.
La plateforme en ligne RECONNECT développée par la Fondation contre le cancer s’adresse aux gestionnaires des ressources humaines (RH), aux conseillers en prévention et aux managers. Grâce à des vidéos, des témoignages et des exercices, ils peuvent apprendre, étape par étape, comment réintégrer au mieux leurs employés pendant ou après un cancer.
Encouragez votre employeur à créer un compte RECONNECT. En tant qu’employé, vous profiterez grandement des avantages d’avoir un employeur bien informé.
Vous pouvez faire appel à un coach Individuel pour un accompagnement individuel d’un collaborateur, ou à un coach Entreprise pour un accompagnement collectif ou individuel au sein de l’entreprise pour tous membres de l’organisation (collaborateur, collègue, CEO, HR…).
Sachez que vous n’êtes pas obligé de communiquer votre diagnostic à votre employeur. Les informations médicales sont personnelles et confidentielles.
Pour respecter la loi, il vous suffit de signaler votre absence pour cause de maladie. Dans les 48 heures, vous devez fournir à votre employeur un certificat médical d’invalidité. C’est le seul moyen pour bénéficier du salaire garanti pendant votre absence. Le choix d’informer, ou pas, votre employeur sur le diagnostic vous revient.
Tout d’abord, il peut s’écouler un certain temps entre le moment où l’on soupçonne un cancer et le diagnostic final. Attendez le diagnostic final avant de communiquer sur votre lieu de travail. Plus vous serez au clair avec vous-même, plus votre employeur pourra tenir compte des conséquences physiques et des répercussions émotionnelles du diagnostic ainsi que de votre plan de traitement.
Bien que ce ne soit pas obligatoire, le fait de parler ouvertement de votre diagnostic dès le départ présente de nombreux avantages. Cela permet d’éviter les ragots, les malentendus et favorise une meilleure compréhension de votre situation. Comment s’y prendre pour communiquer ?
Préparez-vous à ce que le fait de partager votre diagnostic de cancer puisse mettre mal à l’aise. Vos collègues et votre supérieur compatiront sans doute avec vous, mais ils risquent de ne pas savoir comment réagir. Aidez-les à surmonter ce malaise.
L’incertitude est grande lorsque l’on est atteint d’un cancer. On se pose des questions sur la maladie, le traitement et les chances de guérison. Cette épreuve peut vous amener à réaliser, parfois brutalement, que la vie ne se résume pas au travail. Pourtant, d’un autre côté, le travail peut aussi représenter un élément de stabilité dans cette période tumultueuse. Il peut vous offrir un sentiment de normalité et un refuge face aux défis du quotidien.
Les arguments “pour ” sont :
Les arguments “contre” sont :
Comment peser le “pour” et le “contre” si vous n’y arrivez pas seul ?
Parfois, il arrive que l’on ne parvienne pas à continuer à travailler. Le traitement s’avère plus difficile que prévu, les effets secondaires sont trop importants, la charge émotionnelle est trop lourde… Que faire ?
Faites savoir à votre employeur comment vous souhaitez rester en contact. Les bons accords font les bons amis. Tout le monde peut-il vous contacter ou préférez-vous avoir une seule personne de contact ? Est-elle autorisée à vous appeler, à vous envoyer un message, à vous envoyer un e-mail ou à vous rendre visite ? Quelle est la fréquence des contacts que vous souhaitez entretenir ? Quelles informations souhaitez-vous suivre par rapport à votre travail en cours, à votre entreprise ?
La reprise du travail après un traitement contre le cancer est une étape importante. Environ 60 % des personnes atteintes d’un cancer parviennent à reprendre le travail. Certaines d’entre elles continuent même à travailler pendant le traitement. Travailler présente des avantages tant sur le plan financier que sur le plan mental. Vous retrouvez des contacts sociaux, vous vous sentez utile. En tant qu’employé, vous pouvez demander à votre employeur ou au médecin du travail de vous proposer un programme de réintégration. Votre employeur peut également lancer lui-même un tel programme.
Bien sûr, ce n’est pas évident. Votre maladie et votre traitement ont des conséquences physiques et mentales. Vous pouvez vous sentir extrêmement fatigué ou souffrir d’un « dysfonctionnement cognitif ». Votre attention et votre concentration diminuent ; vous êtes moins capable de planifier, de prendre des décisions ou d’exécuter des tâches ; vous vous souvenez moins bien et vous traitez les nouvelles informations plus lentement. En conséquence, vous pouvez ressentir de l’insécurité : suis-je encore capable de faire mon travail ? Mon employeur veut-il encore de moi ?
En faisant preuve d’ouverture d’esprit et avec le soutien compréhensif de votre employeur et de vos collègues, vous oserez franchir le pas.
Voici quelques conseils :
Vous n’êtes pas obligé de commencer à travailler à temps plein tout de suite. Les personnes malades ont droit à une « occupation progressive« . Vous pouvez donc reprendre progressivement le travail et augmenter graduellement le nombre d’heures et/ou de jours de travail par semaine. Parlez-en d’abord avec votre médecin traitant, le médecin du travail ou le médecin-conseil de votre mutuelle. Puis, soumettez leur avis à votre employeur.
Peut-être obtiendrez-vous un ordinateur portable, un casque ou un autre équipement qui vous permettront de travailler plus souvent depuis votre domicile ? Vous pouvez aussi demander un bureau temporaire isolé afin de réduire les distractions d’un bureau paysager.
Quelles sont les tâches que vous ne pouvez (temporairement) plus assurer ? Lesquelles pourriez-vous gérer à la place ? Peut-être pouvez-vous remplacer temporairement votre travail manuel par des tâches administratives ? Peut-être pouvez-vous déléguer vos tours de garde ?
Informez régulièrement votre employeur (et vos collègues) de l’évolution du traitement et des effets secondaires. Ils pourront ainsi mieux les prendre en compte.
Grâce à des vidéos, des témoignages et des contenus pratiques, votre employeur apprendra, pas à pas, comment vous réintégrer sur votre lieu de travail. Ce sera gagnant-gagnant !