Le cancer et vos droits

Le cancer et vos droits

Quels sont vos droits en tant que patient ?

Le 22 août 2002, la Belgique a approuvé la loi sur les droits des patients, visant à garantir des soins de santé de haute qualité et davantage accessibles, tout en établissant des droits pour chaque patient. Grâce à cette législation, vous êtes informé de ce que vous pouvez attendre de vos prestataires de soins en tant que patient, et réciproquement, vos prestataires de soins comprennent les attentes des patients à leur égard. 

    • Vous avez droit à des soins de qualité, quels que soient votre âge, votre sexe, votre classe socio-économique ou votre orientation sexuelle. Votre prestataire de soins doit respecter vos opinions éthiques, philosophiques ou religieuses. De plus, la prestation de soins doit être basée sur les connaissances médicales et les technologies disponibles, étayées par la science. 
    • Vous avez le droit de choisir librement votre prestataire de soins, dans la mesure où il en existe plusieurs. Vous pouvez toujours consulter un autre prestataire de soins de santé pour obtenir un deuxième avis.  
    •  Vous avez le droit de recevoir toutes les informations relatives à votre santé. Elles doivent vous être communiquées dans un langage clair et compréhensible. Vous avez également le droit de ne pas vouloir savoir certaines choses. Vous devez le demander explicitement à votre prestataire de soins. Dans des cas exceptionnels, le prestataire de soins peut (temporairement) ne pas tout vous dire, si l’information peut nuire à votre santé.  
    • Vous avez droit à un « consentement éclairé ». Cela signifie qu’aucun examen ou traitement ne peut avoir lieu sans votre consentement. Si vous n’êtes pas en mesure de le donner, le médecin agira toujours dans votre intérêt. Vous pouvez donc également refuser des examens ou des traitements tels que la réanimation, la respiration artificielle ou la radiothérapie. En rédigeant une “déclaration de volonté anticipée”, vous pouvez déterminer à l’avance ce que vous ne voulez pas subir, notamment si vous êtes dans l’incapacité de l’exprimer vous-même, par exemple, en cas de coma (vous trouverez des informations sur le droit à l’euthanasie dans la rubrique « Lorsque la guérison n’est pas possible« ).  
    • Vous avez le droit de consulter votre dossier médical. Vous pouvez en demander une copie contre paiement ou faire envoyer votre dossier à un autre médecin. Après votre décès, certains proches sont également autorisés à consulter votre dossier sous certaines conditions.  
    • Vous avez droit à la protection de votre vie privée. Votre état de santé est privé. Le secret médical interdit aux prestataires de soins de santé de communiquer des informations sur votre santé à des tiers tels que votre employeur ou votre assureur. En outre, ils doivent traiter les données relatives à votre état de santé avec discrétion. Vous avez également droit au respect de votre intimité. Si vous êtes soigné, les personnes présentes ne doivent l’être qu’à titre professionnel.  
    • Vous avez droit au traitement de la douleur. Les soignants doivent être attentifs à la douleur que vous ressentez. Ils doivent prévenir, évaluer, traiter et soulager la douleur. 
Plus de détails sur les droits des patients ?

Qui décide de vos droits en tant que patient si vous ne pouvez pas le faire vous-même ?

En règle générale, c’est toujours vous qui exercez vos droits. Cependant, vous avez la possibilité de désigner une personne de confiance pour vous assister, notamment lors de la réception d’un diagnostic. Il est important de noter que la personne de confiance n’a pas le pouvoir de prendre des décisions en votre nom. Le processus de désignation d’une personne de confiance est simple et peut être réalisé, par exemple, en suivant les indications de la brochure Loi “droits du patient”.  

Une personne de confiance diffère d’un représentant qui, lui, peut décider à votre place si vous n’êtes pas en mesure de le faire. Il est important de noter que vous ne pouvez pas choisir vous-même votre représentant.  

    • Vous avez moins de 18 ans ? Dans ce cas, vos droits sont normalement assurés par vos parents ou votre tuteur. Un prestataire de soins de santé estime que vous êtes capable de prendre vos propres décisions concernant votre santé, même si vous n’êtes pas encore majeur ? Dans ce cas, vous pouvez alors exercer vos droits vous-même.  
    • Vous êtes adulte, mais n’êtes pas ou plus en mesure de décider ? Dans ce cas, vous ne pouvez pas défendre vous-même vos droits. Le représentant peut être une personne que vous avez désignée avant d’être juridiquement incapable. Utilisez la brochure pour connaître vos droits en tant que patient. Si vous n’avez désigné personne vous-même, un juge ou la loi déterminera qui sera votre tuteur ou votre représentant.  

Vous voulez en savoir plus ? Informez-vous sur les représentants possibles via le site web du SPF Santé, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. 

Comment défendre vos droits en tant que patient ?

Vous souhaitez un deuxième avis médical ? Vous voulez arrêter un traitement ? Vous souhaitez commencer un traitement contre la douleur ? Plus généralement, vous voulez exercer l’un de vos droits en tant que patient ? Dans ce cas, utilisez ces conseils pour en discuter avec votre prestataire de soins de santé.   

    • Renseignez-vous sur vos droits en tant que patient, sur ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire. Si vous savez exactement quels sont vos droits, il vous sera plus facile d’interroger un prestataire de soins à ce sujet ou de l’appeler pour lui demander des comptes.  
    • Préparez soigneusement la conversation. Que voulez-vous obtenir en posant votre question ? Pourquoi est-ce important pour vous ?  
    • Trouvez quelqu’un qui puisse vous accompagner, par exemple votre personne de confiance. 
    • Expliquez votre question calmement, gentiment et sans vous offenser. Expliquez pourquoi votre question est si importante pour vous. Votre médecin sait que les patients ont des droits et prendra généralement votre demande au sérieux. 

Votre demande n’est pas acceptée ? Et vous n’êtes pas d’accord avec la raison invoquée ? Vous pouvez alors faire valoir le dernier droit du patient à savoir : « le droit de porter plainte« . Vous pouvez le faire auprès du : 

Vous n’êtes pas satisfait des solutions apportées par le(s) médiateur(s) ? Dans ce cas, le médiateur vous informera des autres démarches que vous pouvez entreprendre. 

Si vous avez été victime d’un accident médical, cela va directement à l’encontre des soins de santé de qualité auxquels vous avez droit. Vous pouvez demander conseil au Fonds des accidents médicaux (FAM) sur la responsabilité éventuelle du prestataire de soins en question et sur la gravité des dommages : 

    • Le Fonds demandera (à l’assureur du) prestataire de soins d’indemniser les dommages, pour autant qu’il soit responsable.  
    • Le prestataire de soins n’est pas responsable ? Dans ce cas, sous certaines conditions, le Fonds peut indemniser lui-même vos dommages. 

Quels sont vos droits en tant qu'assuré ?

Si vous souhaitez souscrire une assurance solde restant dû ou une assurance revenu garanti en tant qu'(ancien) patient atteint d’un cancer, vous êtes tenu de communiquer vos antécédents médicaux à vos assureurs privés. Ceux-ci ne sont pas toujours enthousiastes à l’idée de vous proposer une assurance et risquent de, soit vous la refuser, soit vous proposer une surprime trop élevée.   

Après une période légalement définie qui suit la réussite du traitement du cancer, vous avez le « droit à l’oubli ». Cela signifie que l’assureur n’a pas le droit de tenir compte de votre diagnostic de cancer. Vous ne pouvez donc pas être refusé et l’assureur ne peut vous demander une surprime que dans des limites (légales) déterminées.  

Les informations les plus récentes sur les délais légaux à l’issue desquels vous avez le “droit à l’oubli” sont disponibles sur le site web du SPF Économie. 

Comment défendre vos droits en tant qu'assuré ?

Le “droit à l’oubli” ne s’applique pas à votre situation et vous devez payer une surprime excessive ou vous êtes refusé par l’assureur ?  

    • Faites savoir à votre assureur que vous n’êtes pas d’accord. Celui-ci doit alors obligatoirement faire examiner votre dossier par son réassureur.  
    • Adressez-vous au Bureau de suivi de la tarification pour l’assurance solde restant dû. Il vérifiera si le refus et la surprime sont d’ordre médical ou assurantiel.  
    • Adressez-vous au Fonds d’indemnisation (ONEM). Il intervient financièrement si la surprime dépasse 125 % de la prime de base.  
    • Contactez Unia, l’organisme interfédéral de défense de l’égalité et de lutte contre les discriminations. 

Les dernières informations sur le droit à l’oubli sont disponibles sur le site du SPF Économie.