À l’occasion de la Journée mondiale du cancer du poumon, la Fondation contre le Cancer tire la sonnette d’alarme. Le cancer du poumon en Belgique est la première cause de mortalité par cancer. Nous avons rencontré un expert de la Fondation pour mieux comprendre les enjeux de cette journée.
Pourquoi une journée mondiale dédiée au cancer du poumon ?
Expert Fondation contre le Cancer : Parce que les chiffres sont préoccupants. En 2022, on a recensé 9 410 nouveaux cas en Belgique. Et en 2021, 5 716 personnes en sont décédées. C’est le deuxième cancer le plus fréquent, mais surtout le plus meurtrier. Cette journée vise à sensibiliser à l’importance du dépistage précoce et à rappeler que le tabac reste le principal facteur de risque.

Quels sont les signes d’alerte à ne pas ignorer ?
Une toux persistante, un essoufflement inhabituel, des douleurs thoraciques, du sang dans les crachats, une respiration sifflante… Ces symptômes doivent alerter, surtout chez les personnes à risque : fumeurs, ex-fumeurs, personnes exposées au tabagisme passif, au radon, aux particules fines ou à des substances professionnelles cancérigènes.
Pourquoi le diagnostic est-il souvent trop tardif ?
Parce que les symptômes apparaissent tardivement. Résultat : 68 % des hommes et 65 % des femmes sont diagnostiqués à un stade avancé (stade 3 ou 4). Cela explique en partie le faible taux de survie à 5 ans, qui est de 29 %. D’où l’importance de parler à son médecin dès les premiers signes ou en cas de facteurs de risque.
Quel rôle joue la Fondation contre le Cancer ?
Nous finançons la recherche, soutenons les patients et menons des campagnes de prévention. Nous encourageons aussi l’arrêt du tabac, via notre service Tabacstop, qui propose un accompagnement gratuit et personnalisé. Si plus personne ne fumait, 85 % des cancers du poumon pourraient être évités.
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Les facteurs influençant ce risque sont à la fois la durée totale du tabagisme (nombre d’années pendant lesquelles on a fumé), le nombre de paquets fumés quotidiennement et l’âge du début du tabagisme. La meilleure des préventions est bien sûr de ne jamais commencer à fumer mais également d’arrêter de fumer. Les tabacologues de Tabacstop, le service gratuit d’accompagnement à l’arrêt tabagique de la Fondation contre le Cancer, sont là pour aider les personnes qui souhaitent arrêter de fumer ! Ils répondent à toutes les questions au numéro gratuit 0800 111 00, ou via le site Tabacstop.
Impact de la Fondation contre le Cancer : deux projets pour augmenter les taux de survie au cancer du poumon
Projet de recherche en dépistage ciblé du cancer du poumon, porté par la prof. dr. Annemiek Snoeckx de l’Université d’Anvers en collaboration avec le prof. Nackaerts de l’université de Leuven
Ce projet vise à proposer aux (ex-)fumeurs à haut risque de participer à un dépistage du cancer du poumon. Dans une population à haut risque d’anciens fumeurs et de fumeurs actuels, un dépistage précoce du cancer du poumon (stade 1 ou 2) pourrait réduire la mortalité due au cancer du poumon. Contrairement aux autres dépistages de cancers, ici le recrutement du groupe cible n’est pas défini par l’âge et le sexe mais bien par le risque individuel de développer un cancer du poumon, en pratique le tabagisme.
« La détection précoce du cancer du poumon pourrait sauver des vies. La recherche a montré qu’une technique relativement simple, la CT scan à faible dose, permet de détecter le cancer du poumon à un stade précoce. Cela permet de détecter le cancer du poumon à un moment où un traitement et même une guérison complète sont possibles«
Annemiek Snoeckx, Université d’Anvers
Projet de recherche sur le traitement du cancer du poumon par immunothérapie
La Fondation contre le Cancer soutient un projet de recherche visant à identifier des patients atteints de cancer du poumon qui pourraient être traités par immunothérapie :
« Grâce aux derniers développements du PETscan, nous pouvons analyser les fibroblastes (cellules de soutien) qui entourent la tumeur et qui malheureusement diminuent l’efficacité de l’immunothérapie. Notre objectif est d’évaluer – avant et pendant le traitement- la présence des fibroblastes tumoraux. En combinaison avec l’évaluation d’ADN circulant (matériel génétique relargué par les cellules cancéreuses) et d’autres paramètres, nous pourrions alors mieux personnaliser et optimaliser le traitement des patients atteints de cancer pulmonaire.»
Prof. Dr. Patrick Flamen, Institut Jules Bordet