Leucémie chronique chez l’adulte

Leucémie chronique chez l’adulte

Qu'est-ce que la leucémie ?

La leucémie est un cancer se développant au niveau de la moëlle osseuse qui fabrique les cellules sanguines. Les globules blancs, globules rouges et les plaquettes y sont produits à partir de cellules souches. Lorsqu’il y a leucémie, il y a une surproduction de cellules immatures (cellules blastiques) qui ne se transforment pas en cellules sanguines. Elles envahissent la moelle osseuse puis la circulation.

Au fur et à mesure de l’avancement de la maladie, les cellules blastiques (appelées alors cellules leucémiques) prennent la place des cellules sanguines matures. Ceci peut engendrer un déficit en globules blancs et/ou en globules rouges et/ou en plaquettes.

Facteurs de risque

Même si, dans la grande majorité des cas, il n’est pas possible de connaître la cause de la leucémie, certains facteurs de risque ont été identifiés.

Mesures de prévention

Un mode de vie sain augmente les chances de vivre longtemps et en bonne santé. Mais il n’est pas une garantie absolue de ne jamais développer un cancer.

Les mesures de prévention pour réduire le risque de leucémie chronique consistent principalement à adopter des habitudes saines et équilibrées.

Pour ce faire, il faut :

  • éviter le surpoids ;
  • ne pas fumer ;
  • faire de l’exercice physique : 30 à 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour ;
  • limiter la consommation d’alcool (tous types d’alcools confondus) à un verre, par jour et maximum 10 verres d’alcool par semaine au total (avec minimum deux jours par semaine sans alcool);
  • avoir une alimentation équilibrée, riche en légumes et en fruits avec peu de graisses animales ;
  • limiter la consommation de viande rouge et éviter les viandes transformées.

Les travailleurs exposés aux produits chimiques comme les pesticides, le benzène et les formaldéhydes doivent suivre les recommandations et les mesures de prévention imposées. C’est aussi le cas pour les personnes exposées à des rayonnements ionisants sur leur lieu de travail.

Symptômes

Contrairement à la leucémie aigüe, la leucémie chronique peut se développer lentement et mettre du temps avant d’être détectée.

Souvent, elle est suspectée au détour d’une prise de sang faite pour une autre raison. Celle-ci révèle, par exemple, un nombre de globules blancs anormalement élevé. Dans le cas de certaines leucémies, le système immunitaire produit parfois des anticorps anormaux contre ses propres globules rouges et/ou plaquettes. Les anticorps détruisent ces cellules, provoquant une anémie (trop peu de globules rouges) ou une diminution du nombre de plaquettes.

Les symptômes les plus courants sont les suivants :

  • anémie et symptômes associés, tels que la fatigue ;
  • gonflement (hypertrophie) de la rate pouvant entrainer une gêne dans la partie gauche de l’abdomen ;
  • gonflement des ganglions lymphatiques au niveau du cou, des aisselles et/ou de l’aine ;
  • infection des voies respiratoires supérieures ;
  • fièvre ;
  • frissons ;
  • sueurs nocturnes ;
  • perte de poids ;
  • saignements anormaux ;
  • sentiment de satiété alors qu’on ne mange pas beaucoup ;
  • malaise ou sensation générale de ne pas se sentir bien ;
  • démangeaisons ;
  • douleurs osseuses.

A noter que ces symptômes ne sont pas spécifiques à la leucémie. Ils peuvent être le signe d’autres problèmes de santé souvent bénins. Si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez votre médecin.

Dépistage et diagnostic

En savoir plus sur les examens de diagnostic de la leucémie chronique :

Traitements

Le choix du traitement dépend principalement du type de leucémie chronique et de son évolution.

Face à une évolution souvent extrêmement lente, le médecin peut conseiller une simple surveillance avec des contrôles réguliers. Un traitement éventuel serait mis en route ultérieurement, en fonction de l’évolution de la maladie.

Les leucémies chroniques plus évoluées sont essentiellement traités avec des associations de médicaments (chimiothérapie, immunothérapie, traitements ciblés) qui agissent contre les cellules cancéreuses. Dans certains cas, le traitement peut être complété par une radiothérapie ou par une greffe de cellules souches. Une ablation de la rate peut aussi être envisagée.

La qualité de vie comme priorité

A tous les stades du traitement, la qualité de vie de la personne malade fait partie des priorités.

  • Priorité à court et à long terme lorsqu’on vise une guérison définitive.
  • Priorité à court et moyen terme lorsque la maladie devient chronique.
  • Priorité immédiate au stade des soins palliatifs, lorsque la maladie n’est plus contrôlable.

Dans tous les cas, l’équipe médicale met tout son savoir-faire pour préserver le mieux possible la qualité de vie, que ce soit à court, moyen ou long terme.

En savoir plus sur la fin de vie et les soins palliatifs.

Effets secondaires

Le but d’un traitement est d’agir contre les cellules cancéreuses. Malheureusement, il peut aussi endommager des cellules saines et causer des effets secondaires à court ou à long terme. Ces effets secondaires sont très variables en fonction de la localisation du cancer et des traitements utilisés. Ils peuvent varier fortement d’une personne à l’autre.

Dans tous les cas, nous vous recommandons d’interroger votre médecin afin de savoir à quels effets secondaires vous pouvez vous attendre et à quoi vous devez faire attention.

Si la chimiothérapie vise à détruire les cellules leucémiques, elle a aussi un impact sur les cellules sanguines saines. Lors du traitement, le nombre de plaquettes et les globules blancs diminue fortement. De ce fait, le patient est exposé à un risque important d’hémorragies et d’infections.

Le traitement de support joue donc un rôle essentiel dans la prise en charge de la leucémie. Il vise à contrôler les complications liées aux traitements et à la maladie elle-même.

Ce traitement de support peut inclure diverses approches telles que :

  • des perfusions d’immunoglobulines visant à prévenir les infections récurrentes ;
  • l’utilisation d’antibiotiques, d’antiviraux ou d’antifongiques pour prévenir ou combattre les infections ;
  • l’administration de facteurs de croissance pour soutenir la moelle osseuse pendant la récupération post-chimiothérapie ;
  • des transfusions de globules rouges, de plaquettes, de plasma pour compenser les déficits sanguins résultant du traitement.
Le CSO, votre partenaire tout au long du traitement

Le « Coordinateur de Soins en Oncologie » est un infirmier ou une infirmière spécialisée qui sera votre personne de contact privilégiée tout au long des traitements. Il ou elle fait partie intégrante de votre équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est facilement joignable, par téléphone ou par mail, pour répondre à vos questions.

Après les traitements

Suivi après la fin des traitements

Le suivi après les traitements est très important. Votre équipe soignante vous proposera un planning individuel : consultations et examens complémentaires (prises de sang, imagerie, etc.) à un certain rythme, qui s’espacera progressivement au fil du temps. Si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition entre deux contrôles, il est important d’en informer rapidement votre médecin.

Guérison ou rémission ?

Une rémission signifie une diminution ou une disparition complète des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, quelques cellules cancéreuses pourraient avoir survécu. Elles sont trop petites pour être détectées, mais peuvent être le point de départ d’une future récidive. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est à ce moment, avec un recul suffisant, qu’on parlera de guérison.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?

Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans. Mais pour certains cancers, il n’est pas nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. A l’inverse, certaines récidives peuvent (rarement) se manifester plus de 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.