Le traitement

Le traitement

Une chose est malheureusement certaine : il n’existe pas de remède universel contre le cancer. En effet, le cancer n’est pas une et une seule maladie. C’est un terme générique qui regroupe une centaine de types de cancer. De plus, chaque personne atteinte d’un cancer est unique. Chaque situation nécessite donc une approche différente. Après le diagnostic, le médecin vous proposera des options thérapeutiques. Quels sont les traitements standards de la médecine conventionnelle ? À quels effets secondaires pouvez-vous vous attendre ? Vous trouverez ci-après des informations concrètes, y compris sur les traitements alternatifs et complémentaires.

Quels sont les types de traitements ?

Avant que vous n’envisagiez avec votre médecin les options de traitement possibles, voici quelques explications sur les termes et concepts les plus courants. Car il arrive qu’on les confonde.

TRAITEMENTS STANDARDS ET TRAITEMENTS ALTERNATIFS

Sur la base de leur efficacité scientifiquement prouvée, on distingue les traitements standards des traitements alternatifs :

    • Les traitements standards ont un effet bénéfique scientifiquement prouvé sur la maladie chez un grand nombre de patients. Ils sont administrés dans la médecine classique, également appelée conventionnelle. S’agissant de traitements, on parle donc aussi de traitements classiques ou conventionnels.
    • Pour les traitements alternatifs, il n’existe pas ou pas assez de preuves scientifiques d’un effet bénéfique sur la maladie. Leur nom prête donc un peu à confusion, car ils n’offrent pas d’alternative thérapeutique plus efficace ou plus agréable que les traitements standards. Le terme anglais est plus clair : il évoque des traitements non prouvés – unproven treatments. Ils sont administrés en médecine alternative ou en naturopathie, également appelées médecines parallèles ou non conventionnelles.

TRAITEMENTS COMPLÉMENTAIRES 

Il existe aussi des traitements complémentaires. Il s’agit de traitements non médicaux utilisés en complément d’un traitement standard. Leur objectif n’est pas de guérir le cancer, mais d’atténuer les symptômes de la maladie ou les effets secondaires du traitement standard. C’est le cas, par exemple, de l’aromathérapie ou de la prise de compléments alimentaires.

Attention :

    • Dans la pratique, la distinction entre traitements alternatifs et complémentaires n’est pas toujours claire. Et les deux appellations sont souvent confondues.
    • Les médecins conventionnels utilisent également le terme ‘traitement complémentaire’ pour un traitement standard qui suit un traitement standard précédent.

MÉDECINE INTÉGRATIVE 

La médecine intégrative prend en compte à la fois les traitements standards classiques, les traitements alternatifs non classiques et les traitements complémentaires. Elle les combine en fonction de vos choix personnels et de votre qualité de vie. La médecine intégrative s’articule donc autour d’une approche globale (holistique) du patient. Les traitements intégratifs sont prescrits par des praticiens reconnus et sont testés scientifiquement. La médecine intégrative fait donc partie de la médecine scientifique.

Envie d’en savoir plus ?

    • Vous trouverez plus d’informations sur les traitements médicaux les plus courants de la médecine classique dans la rubrique ‘Traitements standards’.
    • Pour en savoir plus sur les avantages et inconvénients des traitements non conventionnels, consultez la rubrique ‘Traitements alternatifs et complémentaires’.

TRAITEMENTS CURATIFS, TRAITEMENTS PALLIATIFS ET SOINS DE FIN DE VIE

En fonction des chances de guérison et de l’espérance de vie, le monde médical parle de traitements curatifs, de traitements palliatifs et de soins palliatifs.

    • Les traitements curatifs visent la guérison définitive. Pour en savoir plus sur ce que le corps médical entend par ‘guérison définitive’, vous pouvez consulter la rubrique ‘De la rémission à la guérison’.
    • Les soins palliatifs sont administrés lorsqu’il n’y a aucune chance de guérison définitive. Ils visent à apporter la meilleure qualité de vie possible et à prolonger l’espérance de vie, même si vous ne guérissez pas. Les gens associent souvent les soins palliatifs à la ‘phase terminale’, mais certains cancers sont chroniques : on n’en guérit pas. Vous trouverez de plus amples informations sur les traitements palliatifs et les soins palliatifs dans la rubrique ‘Lorsque la guérison n’est pas possible’.
    • Les soins de fin de vie, comme les traitements palliatifs, visent à offrir au patient la meilleure qualité de vie possible. Mais ils se concentrent sur la fin de vie, c’est-à-dire lorsque l’on pense qu’il ne reste à la personne malade plus que trois mois ou moins à vivre. Vous trouverez de plus amples informations sur les traitements palliatifs et les soins palliatifs dans la rubrique ‘Lorsque la guérison n’est pas possible’.

Quels sont les traitements standards du cancer et quels sont les effets secondaires auxquels on peut s'attendre ?

Il existe différents traitements standards du cancer. Ils sont utilisés séparément ou en association :

Chaque type de traitement a des effets secondaires différents, qui varient eux aussi d’un patient à l’autre. En cliquant sur les traitements ci-dessus, vous obtiendrez la liste des effets secondaires selon le type de traitement.

Je ressens des effets secondaires, cela veut dire que le traitement fonctionne ?

La gravité des effets secondaires ne dit rien sur le résultat du traitement. Si vous ressentez un inconfort important, cela ne signifie pas nécessairement qu’un traitement tel que la chimiothérapie est efficace. Inversement, l’absence d’inconfort ne veut pas dire que le traitement est inefficace.

Vous ressentez un inconfort important ? Informez votre médecin de tout symptôme. La plupart des effets secondaires sont temporaires et il existe parfois un moyen de contrer les plus gênants. Dans le cas de la chimiothérapie, on peut, par exemple, adapter la dose ou retarder temporairement l’administration.

Comment garder une vue d’ensemble des traitements et des effets secondaires ?

Après un diagnostic de cancer, vous devez faire face à beaucoup de choses. Des traitements sont mis en place, vous devez prendre des médicaments, vous ressentez des effets secondaires qui peuvent, entre autres, perturber votre sommeil et votre humeur… L’observance thérapeutique est très importante, mais il arrive que l’on n’en voie pas le bout. Avoir une vue d’ensemble de tous les aspects de votre traitement vous donnera un sentiment de contrôle et de sérénité.

Mais comment garder cette vue d’ensemble ? La Fondation contre le Cancer a développé l’outil « Mon Guide« , qui vous apporte un soutien pratique dans les moments difficiles. Vous y trouverez des conseils pour vous sentir mieux et pourrez aussi y compiler toutes les informations relatives à votre traitement contre le cancer, comme :

    • les coordonnées de votre équipe médicale
    • une liste détaillée de questions à poser éventuellement à votre médecin (sur le cancer lui-même, les traitements, les effets secondaires possibles, etc.)
    • tous vos examens et leurs résultats
    • tous vos traitements et informations complémentaires
    • les résultats de vos analyses de sang
    • vos médicaments et leurs éventuels effets secondaires
    • vos rendez-vous médicaux, les questions que vous voulez poser au médecin et les réponses que vous obtenez
    • un agenda pratique, comprenant un planning journalier (dans lequel vous pouvez planifier vos journées, indiquer les médicaments que vous avez pris et les symptômes que vous avez ressentis, ce que vous avez mangé, comment vous avez dormi et l’activité physique que vous avez faite) et un aperçu mensuel (pour repérer les tendances)

Quels sont les traitements alternatifs ou complémentaires ?

Les traitements alternatifs ou complémentaires ne peuvent pas guérir le cancer. Cependant, dans certains cas, ils peuvent contribuer à atténuer les effets du cancer ou les effets secondaires d’un traitement. On estime que 8 Belges sur 10 ont recours au moins une fois à un ou plusieurs de ces traitements durant leur parcours, pour une période plus ou moins longue.

Les traitements alternatifs ou complémentaires peuvent utiliser ou non des substances bioactives. Il s’agit de substances qui ont un effet (souvent bénéfique pour la santé) sur votre corps mais qui ne sont pas indispensables à son fonctionnement. Elles diffèrent en cela des nutriments (protéines, graisses et sucres, par exemple) : en effet, sans nutriments, votre corps ne peut pas fonctionner. Les traitements alternatifs ou complémentaires qui n’utilisent pas de substance bioactive visent principalement votre bien-être mental.

TRAITEMENTS ALTERNATIFS OU COMPLEMENTAIRES AVEC SUBSTANCES BIOACTIVES

TRAITEMENTS ALTERNATIFS OU COMPLEMENTAIRES SANS SUBSTANCE BIOACTIVE

En Belgique, les traitements alternatifs ou complémentaires sans substance bioactive les plus courants sont :

    • l’acupuncture
    • les thérapies du corps et de l’esprit, telles que les exercices de relaxation, la méditation, le yoga, l’hypnose, les groupes de discussion ou la thérapie cognitive (forme de psychologie dans laquelle vous apprenez à comprendre le processus de pensée qui sous-tend votre comportement)
    • les massages
    • les traitements énergétiques, tels que le reiki ou le toucher thérapeutique
    • l’activité physique

Quels sont les risques pour la santé ?

Ces traitements présentent moins de risques pour la santé. En effet, en l’absence de substance bioactive, il y a moins de risques d’interaction avec votre traitement standard. Néanmoins, il est préférable d’en informer votre médecin. Et si vous présentez des métastases osseuses, mieux vaut envisager les massages ou le yoga avec prudence, car vos os sont fragiles.

Pour en savoir plus

Comment utiliser les traitements alternatifs ou complémentaires en toute sécurité ?

UTILISATION SÛRE

N’utilisez les traitements alternatifs ou complémentaires qu’à ces deux conditions :

    • Informez votre médecin traitant. Les traitements alternatifs ou complémentaires peuvent aller à l’encontre de votre traitement standard. Vous mettez alors votre santé en danger. Votre médecin peut déterminer quels traitements alternatifs ou complémentaires ne compromettront pas l’effet curatif bénéfique de votre traitement standard. L’expression « si ça ne sert à rien, ça ne fait pas de tort» ne s’applique malheureusement pas ici. Un traitement alternatif ou complémentaire peut en effet nuire à votre santé.
    • N’interrompez jamais votre traitement standard pour suivre un traitement alternatif ou complémentaire. Il est tout aussi évident qu’il ne faut jamais remplacer complètement un traitement standard par un traitement alternatif ou complémentaire.

Votre médecin peut vous indiquer les risques des traitements alternatifs ou complémentaires si vous les combinez avec votre traitement standard. Pour en savoir plus sur les risques pour la santé de l’homéopathie et de la phytothérapie, consultez la rubrique ‘Quels sont les traitements alternatifs ou complémentaires ?’.

UTILISATION DANGEREUSE

N’utilisez pas de traitements alternatifs ou complémentaires dans ces cas :

    • Le prestataire de soins vous promet un remède miracle, sans effet secondaire
    • Le prestataire de soins n’est pas diplômé en médecine
    • Le prestataire de soins vous demande d’arrêter votre traitement standard
    • Le prestataire de soins vous demande de ne pas informer votre médecin traitant
    • Le traitement est (très) cher ou n’est disponible que sur internet
    • Le traitement n’est pas abordé dans des revues médicales sérieuses

Vous avez alors affaire à du charlatanisme qui peut nuire gravement à votre santé et entraver le traitement de votre cancer.

En savoir plus
  • Téléchargez notre brochure  Thérapies complémentaires et cancer.
  • Consultez notre liste de compléments alimentaires (vitamines, herbes, plantes…). Vous y trouverez des informations scientifiquement fondées sur leurs applications, leurs avantages et leurs inconvénients. Vous saurez ainsi s’ils peuvent être en contradiction avec votre traitement standard contre le cancer.

 

À quelles études cliniques de nouveaux traitements pouvez-vous participer ?

Vous souhaitez participer à une étude clinique ? Informez-vous ici