Mésothéliome

Mésothéliome

Qu'est-ce que le mésothéliome ?

Le mésothéliome est un type de cancer rare qui se forme au niveau du mésothélium, la fine membrane, ou enveloppe, entourant et protégeant les organes internes. Le mésothéliome, comme les autres cancers, se caractérise par une masse de cellules anormales (tumeur) qui se multiplient de manière anarchique.

Lorsque la tumeur progresse, elle peut envahir les organes en contact direct avec le mésothélium ainsi que les ganglions lymphatiques proches. Les cellules cancéreuses peuvent aussi coloniser d’autres organes plus distants. Elles y forment des tumeurs secondaires appelées métastases. Celles-ci provenant du mésothéliome, elles doivent être traitées de la même manière que le mésothéliome.

Facteurs de risque

Les mésothéliomes les plus courants sont ceux de la plèvre (cancer de la plèvre) et du péritoine. Ils sont principalement causés par l’amiante.

Mesures de prévention

Amiante

La meilleure manière de réduire le risque de mésothéliome est de ne jamais manipuler de l’amiante. Dans les cas où c’est absolument nécessaire, il faut impérativement suivre les mesures de protection.

Si son utilisation est interdite depuis plus de 20 ans, l’amiante est encore largement présente dans nos bâtiments et habitations. On la retrouve dans les tôles ondulées, les bacs à fleurs, les tuyaux d’évacuation, l’isolation des tuyaux de chauffage, l’isolation des appareils électroménagers, etc. ll n’y a aucun danger particulier tant que les matériaux en question restent en bon état. Les fibres d’amiante y sont emprisonnées et ne peuvent pas s’échapper dans l’environnement. Cependant, dès que les matériaux sont détériorés, il faut agir avec la plus grande précaution en se référant aux consignes de protection ou faire appel à des professionnels du désamiantage.

Tabac

Le tabagisme est un facteur aggravant pour le mésothéliome et augmente considérablement le risque de cancer pour de nombreux autres organes. Il est donc vivement conseillé de ne pas commencer à fumer, d’arrêter de fumer et d’éviter le tabagisme passif (ambiances enfumées).

Exposition professionnelle

Outre l’amiante, les travailleurs doivent aussi suivre les mesures de protection adaptées lorsqu’ils sont confrontés aux fibres de céramique, au béryllium ainsi qu’à tout cancérigène chimique.

Symptômes

Les symptômes du mésothéliome arrivent généralement à un stade avancé de la maladie.

Les symptômes généraux les plus courants sont :

  • les sueurs nocturnes ;
  • la perte de poids ;
  • la fatigue ;
  • la fièvre ;
  • les problèmes de coagulation du sang.

Les symptômes liés au mésothéliome pleural sont :

  • l’essoufflement ;
  • la respiration sifflante ;
  • une toux qui s’aggrave ou persiste ;
  • douleur dans le dos ou sur le côté du thorax ;
  • la voix rauque ;
  • des difficultés à avaler.

Les symptômes liés au mésothéliome péritonéal sont :

  • une douleur à l’abdomen ;
  • des nausées, vomissements ;
  • une perte d’appétit ;
  • de la constipation ou diarrhée ;
  • une masse palpable dans l’abdomen ;
  • un gonflement de l’abdomen.

A noter que ces symptômes ne sont pas spécifiques au mésothéliome. Ils peuvent être le signe d’autres problèmes de santé souvent bénins. Si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez votre médecin.

Dépistage et diagnostic

Les personnes qui ont été exposées pendant de longues périodes à l’amiante doivent bénéficier d’un suivi en milieu pneumologique spécialisé.

La radiographie du thorax

La radio du thorax est souvent le premier examen d’imagerie utilisé. Il permet de détecter une tache irrégulière dans la région pleurale. Si c’est le cas, d’autres examens seront proposés.

Le scanner

Cet examen, beaucoup plus précis qu’une simple radiographie, permet d’observer de plus petites lésions dans le thorax ou l’abdomen.

Le prélèvement et analyse de liquide

Le mésothéliome peut entraîner une accumulation de liquide dans la région où il se développe. Il est possible que le médecin effectue une ponction de ce liquide afin de vérifier la présence éventuelle de cellules cancéreuses.

L’endoscopie

L’endoscopie est un moyen de diagnostiquer le mésothéliome pleural ou péritonéal et d’évaluer son stade. Elle offre au médecin la possibilité d’explorer l’intérieur du thorax ou de l’abdomen à l’aide d’un tube équipé d’une lumière et d’une lentille à une extrémité, communément appelé endoscope. Lors de l’examen, il peut aussi prélever des échantillons de tissus suspects pour les analyser en laboratoire (biopsie).

La biopsie

Si un mésothéliome est supposé, une biopsie du tissu suspect et/ou d’un ganglion lymphatique pourra être proposée afin de confirmer le diagnostic. Elle visera également à déterminer de quel type de mésothéliome il s’agit (épithélioïde, sarcomatoïde ou mixte). Lors de la biopsie le médecin prélève, sous anesthésie locale ou générale, une petite quantité de tissus à l’aide d’une aiguille creuse. Le prélèvement est ensuite analysé en laboratoire.

Les autres examens possibles sont :

  • l’échographie
  • le PET-scan
  • l’IRM

Traitements

En fonction de la localisation du mésothéliome et de son stade, les médecins peuvent faire appel à :

La qualité de vie comme priorité

A tous les stades du traitement, la qualité de vie de la personne malade fait partie des priorités.

  • Priorité à court et à long terme lorsqu’on vise une guérison définitive.
  • Priorité à court et moyen terme lorsque la maladie devient chronique.
  • Priorité immédiate au stade des soins palliatifs, lorsque la maladie n’est plus contrôlable.

Dans tous les cas, l’équipe médicale met tout son savoir-faire pour préserver le mieux possible la qualité de vie, que ce soit à court, moyen ou long terme.

En savoir plus sur la fin de vie et les soins palliatifs.

Effets secondaires

Les effets secondaires des traitements

Le but d’un traitement est d’agir contre les cellules cancéreuses. Malheureusement, il peut aussi endommager des cellules saines et causer des effets secondaires à court ou à long terme. Ces effets secondaires sont très variables en fonction de la localisation du cancer et des traitements utilisés. Ils peuvent varier fortement d’une personne à l’autre.

Dans tous les cas, nous vous recommandons d’interroger votre médecin afin de savoir à quels effets secondaires vous pouvez vous attendre et à quoi vous devez faire attention.

Le CSO, votre partenaire tout au long du traitement

Le « Coordinateur de Soins en Oncologie » est un infirmier ou une infirmière spécialisée qui sera votre personne de contact privilégiée tout au long des traitements. Il ou elle fait partie intégrante de votre équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est facilement joignable, par téléphone ou par mail, pour répondre à vos questions.

Après les traitements

Suivi après la fin des traitements

Le suivi après les traitements est très important. Votre équipe soignante vous proposera un planning individuel : consultations et examens complémentaires (prises de sang, imagerie, etc.) à un certain rythme, qui s’espacera progressivement au fil du temps. Si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition entre deux contrôles, il est important d’en informer rapidement votre médecin.

Guérison ou rémission ?

Une rémission signifie une diminution ou une disparition complète des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, quelques cellules cancéreuses pourraient avoir survécu. Elles sont trop petites pour être détectées, mais peuvent être le point de départ d’une future récidive. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est à ce moment, avec un recul suffisant, qu’on parlera de guérison.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?

Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans. Mais pour certains cancers, il n’est pas nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. A l’inverse, certaines récidives peuvent (rarement) se manifester plus de 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.

En chiffres

Le mésothéliome est le 32e cancer le plus fréquent en Belgique.
En 2021, 231 personnes sont décédées de ce cancer en Belgique.

En 2022, 76220 cas de cancers, dont* 311 mésothéliomes (0,41%)
52 femmes pour 259 hommes

Survie à 5 ans

Boys survival
Girls survival
9.4% ont survécu
90.6% sont décédés
17.7% ont survécu
82.3% sont décédés

Les chiffres présentés sont des moyennes. Le pronostic individuel dépend notamment du stade du cancer.

Nombre de mésothéliomes par an en Belgique

Cancer Fact Sheets, Registre du Cancer, Année d'incidence 2022, Bruxelles 2024, Belgique. Belgian Cancer Registry, Brussels.