Cancer du testicule

Cancer du testicule

Qu'est-ce que le cancer du testicule ?

Un cancer du testicule est composé d’une masse de cellules anormales (tumeur) qui se multiplient de façon anarchique. Généralement, la tumeur primitive ne touche qu’un des deux testicules. Toutefois, chez 2 à 4 % des hommes atteints, la maladie apparait également dans l’autre testicule simultanément ou en différé.

Lorsque la tumeur progresse, elle peut envahir les organes proches du testicule comme les ganglions lymphatiques de l’aine. Les cellules cancéreuses peuvent aussi coloniser d’autres organes plus distants comme les poumons, le foie, les os, le cerveau. Elles y forment des tumeurs secondaires appelées métastases. Comme celles-ci proviennent du testicule, elles doivent être traitées de la même manière que le cancer du testicule.

Facteurs de risque

Si on ne connaît pas la ou les causes précises d’un cancer du testicule, certains facteurs de risque semblent augmenter la probabilité d’apparition de ce type de cancer.

Mesures de prévention

De nombreux hommes atteints de cancer du testicule ne présentent aucun facteur de risque connu. Les principaux facteurs avérés que sont le(s) testicule(s) non descendu(s) (cryptorchidie) et les antécédents familiaux ne sont pas contrôlables.

Les seules recommandations possibles visent dont à encourager l’utilisation des protections adéquates contre le VIH (SIDA) et à ne pas consommer de cannabis.

Pour la prévention des cancers en général, il est conseillé d’adopter des habitudes de vie saines et équilibrées.

A savoir :

  • ne pas fumer ou arrêter de fumer ;
  • éviter le surpoids ;
  • avoir une alimentation équilibrée, riche en légumes et en fruits avec peu de graisses animales, limiter la consommation de viande rouge et éviter les viandes transformées ;
  • faire de l’exercice physique : 30 à 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour ;
  • limiter la consommation d’alcool (tous types confondus) à un verre par jour au total (avec quelques jours par semaine sans alcool).
  • limiter l’exposition aux ultraviolets.

Symptômes

Le cancer du testicule peut ne présenter aucun signe ni symptôme dans ses premiers stades. Habituellement, les symptômes se manifestent progressivement à mesure que la tumeur grossit et entraîne des modifications dans l’organisme.

Les symptômes suivants peuvent alors apparaître :

  • augmentation de volume d’un testicule ;
  • apparition d’une petite “boule” indolore à la surface du testicule ;
  • durcissement du testicule à la palpation ;
  • sensation de lourdeur dans le bas-ventre, derrière les bourses ou à l’intérieur même de celles-ci ;
  • maux de ventre ou de dos causés par l’envahissement des ganglions lymphatiques ;
  • gonflement dans la zone de la poitrine ou au niveau des tétons (gynécomastie) ;
  • signes de puberté précoce chez les garçons, comme la voix qui devient grave ou la pousse de poils sur le visage et le corps (à un âge plus jeune que prévu) ;
  • fatigue inexpliquée ;

A noter que ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du testicule. Ils peuvent être le signe d’autres problèmes de santé souvent bénins. Si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez votre médecin.

Dépistage et diagnostic

Il n’y a pas de dépistage systématique de ce type de cancer. Cependant, l’autopalpation régulière des testicules permet un diagnostic précoce si des premiers symptômes apparaissent.

Traitements

Si un cancer du testicule est avéré, l’examen opératoire nécessaire au diagnostic constitue aussi la première étape du traitement.

Les principaux traitements curatifs sont :

La qualité de vie comme priorité

A tous les stades du traitement, la qualité de vie de la personne malade fait partie des priorités.

  • Priorité à court et à long terme lorsqu’on vise une guérison définitive.
  • Priorité à court et moyen terme lorsque la maladie devient chronique.
  • Priorité immédiate au stade des soins palliatifs, lorsque la maladie n’est plus contrôlable.

Dans tous les cas, l’équipe médicale met tout son savoir-faire pour préserver le mieux possible la qualité de vie, que ce soit à court, moyen ou long terme.

En savoir plus sur la fin de vie et les soins palliatifs.

Effets secondaires

Tous les traitements du cancer du testicule sont susceptibles de provoquer des effets secondaires à court ou long terme, plus ou moins durables et désagréables.

Les plus fréquents sont les suivants :

Risque de stérilité

Après l’ablation d’un testicule, un homme demeure capable de concevoir des enfants si son second testicule fonctionne normalement. Toutefois, les traitements par radiothérapie et chimiothérapie peuvent causer une stérilité temporaire ou définitive. A titre de précaution, il est possible de faire congeler du sperme dans de l’azote liquide avant le début du traitement. Il est important d’en parler au médecin avant de commencer la chimio ou la radiothérapie.

Sexualité

Après une opération avec ablation des deux testicules ou avec un curage ganglionnaire, une impuissance ou un trouble de l’éjaculation peut apparaitre. En pareil cas, au moment de l’orgasme, l’homme éprouve uniquement la sensation de plaisir. L’éjaculation n’a pas lieu. Ce phénomène porte également le nom “d’orgasme sec”.

L’ablation d’un testicule ne cause pas d’impuissance. D’un point de vue médical, il s’agit d’une opération relativement bénigne. Mais sur le plan émotionnel, elle peut avoir des conséquences psychologiques importantes, qui peuvent perturber la vie sexuelle. La personne opérée peut ainsi perdre momentanément tout désir sexuel. Le partenaire aura un rôle important à jouer pour traverser au mieux cette période difficile. L’aide d’un psychologue ou d’un sexologue peut également être utile.

Récidive

Chez les hommes ayant été traités pour un cancer du testicule, il existe un risque d’apparition d’une seconde tumeur testiculaire. Lors des contrôles, le testicule restant sera donc régulièrement examiné par le médecin.

Auto-examen

Il est également conseillé de surveiller soi-même régulièrement le testicule, par exemple après un bain chaud ou une douche chaude, et ce une fois par mois. Pour réaliser cette auto-palpation, on fera rouler délicatement le testicule entre le pouce et l’index. Si l’on constate une augmentation de volume, un nodule ou un durcissement, il est conseillé de consulter son médecin traitant.

Esthétique et prothèse

Il est possible d’implanter une prothèse testiculaire (testicule artificiel) dans le scrotum à la suite d’une orchidectomie. Cette implantation peut se faire pendant l’opération d’ablation du testicule ou lors d’une intervention ultérieure. L’objectif de cette procédure est d’améliorer l’aspect esthétique du scrotum après l’ablation du testicule. La prothèse a le même poids, la même forme et la même texture qu’un testicule naturel. Elle est utilisée uniquement pour des raisons esthétiques, car elle ne remplit pas les fonctions d’un testicule normal. Certains hommes optent pour une prothèse tandis que d’autres non. Il est important de discuter avec l’équipe médicale de l’opportunité et du moment approprié pour l’implantation d’une prothèse testiculaire.

Le CSO, votre partenaire tout au long du traitement

Le « Coordinateur de Soins en Oncologie » est un infirmier ou une infirmière spécialisée qui sera votre personne de contact privilégiée tout au long des traitements. Il ou elle fait partie intégrante de votre équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est facilement joignable, par téléphone ou par mail, pour répondre à vos questions.

Après les traitements

Suivi après la fin des traitements

Le suivi après les traitements est très important. Votre équipe soignante vous proposera un planning individuel : consultations et examens complémentaires (prises de sang, imagerie, etc.) à un certain rythme, qui s’espacera progressivement au fil du temps. Si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition entre deux contrôles, il est important d’en informer rapidement votre médecin.

Guérison ou rémission ?

Une rémission signifie une diminution ou une disparition complète des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, quelques cellules cancéreuses pourraient avoir survécu. Elles sont trop petites pour être détectées, mais peuvent être le point de départ d’une future récidive. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est à ce moment, avec un recul suffisant, qu’on parlera de guérison.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?

Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans. Mais pour certains cancers, il n’est pas nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. A l’inverse, certaines récidives peuvent (rarement) se manifester plus de 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.

En chiffres

Le cancer du testicule est le 27e cancer le plus fréquent en Belgique.
En 2021, 16 personnes sont décédées de ce cancer en Belgique.

En 2022, 76220 cas de cancers, dont* 403 cancers du testicule (0,53%)

Survie à 5 ans

Boys survival
97.4% ont survécu
2.6% sont décédés

Les chiffres présentés sont des moyennes. Le pronostic individuel dépend notamment du stade du cancer.

Nombre de cancers du testicule par an en Belgique

Cancer Fact Sheets, Registre du Cancer, Année d'incidence 2022, Bruxelles 2024, Belgique. Belgian Cancer Registry, Brussels.