A la 13e place des cancers chez la femme, le cancer du col utérin est diagnostiqué chez près de 650 femmes par an en Belgique, et cause plus de 160 décès (*) Dans la plupart des cas, cette maladie résulte d’une infection à papillomavirus humain (HPV). Ces infections sont communes, et disparaissent souvent spontanément et sans signe clinique, mais elles peuvent parfois devenir chroniques et évoluer en cancer.
Aujourd’hui, nous savons qu’avec une approche globale de prévention, combinant vaccination et dépistage, le cancer du col de l’utérus pourrait être éliminé en tant que problème de santé publique en une génération. Une excellente raison d’encourager la prévention dans ce domaine !
(*) Source des chiffres : Fondation Registre du Cancer
La vaccination pour réduire le risque d’infection chronique à HPV
En Belgique, la vaccination contre le HPV est proposée gratuitement aux filles et aux garçons âgés de 13 à 14 ans. À cet âge, la vaccination se fait en 2 doses dans un intervalle de 6 mois. La vaccination protège mieux lorsqu’elle est réalisée avant les premiers rapports sexuels et donc avant d’avoir été exposé aux virus HPV. Une vaccination de rattrapage est aussi conseillée pour les jeunes femmes et hommes entre 15 et 26 ans inclus et qui n’ont pas bénéficié de la vaccination préventive. Pour les 15-18 ans, deux options sont possibles : gratuite dans le cadre du programme de vaccination chez le médecin ou disponible en pharmacie sur prescription médicale, avec un remboursement partiel. (*)
(*) Source CCREF
Le dépistage pour intervenir à temps
Le dépistage permet soit de voir que l’on est infecté par le virus HPV, soit de découvrir une lésion précancéreuse ou un éventuel cancer débutant, bien avant l’apparition des premiers symptômes. Or, plus tôt on détecte un cancer du col de l’utérus, meilleures sont les chances de réussite du traitement. Depuis le 1er janvier 2025, un changement majeur est entré en vigueur dans notre pays concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25 à 64 ans. En effet, ce dépistage est passé d’un examen cytologique triennal à un test primaire de dépistage du HPV réalisé tous les 5 ans, pour les personnes âgées de 30 à 64 ans. Les femmes âgées de 25 à 29 ans sont elles, toujours invitées à un examen cytologique tous les 3 ans.
L’examen cytologique s’intéresse à la morphologie des cellules, et le test HPV cherche la présence du virus HPV. Ces deux tests sont réalisés par frottis, un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus.
Cette nouvelle mesure, conforme à la directive européenne et fondée sur des preuves scientifiques, harmonise le mode de dépistage dans toutes les régions du pays.
En revanche le mode de convocation est différent selon les régions : En Flandre et en Wallonie, les femmes sont convoquées pour se faire dépister. À Bruxelles, en revanche, le dépistage se fait sur demande volontaire et les femmes doivent en parler à leur gynécologue ou à leur médecin, car aucune convocation n’est envoyée.
Dans certains pays comme l’Australie ou la Suède on constate qu’une prévention efficace a permis de faire chuter le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus.
Attention, deux idées reçues ont tendance à circuler !
– Il ne faut pas faire de dépistage du cancer du col de l’utérus si on est vacciné contre le HPV : FAUX !
La vaccination protège uniquement contre les principales souches de papillomavirus humains, responsables d’environ 70% des cancers du col de l’utérus. Le vaccin offre donc une protection importante, mais pas totale. Ce risque explique pourquoi il est très important de pratiquer le dépistage même chez les femmes vaccinées.
– Les femmes ménopausées ne doivent plus se faire dépister : FAUX ! Il est important de se faire dépister, même ménopausée, mais les convocations ne sont plus envoyées après 64 ans.
Dépistages gratuits organisés par les régions
🔹 En Wallonie et en Flandre
Les femmes du groupe cible ne présentant pas de risque particulier sont invitées en temps utile à participer au dépistage organisé.
- Les femmes âgées de 25 à 29 ans sont invitées à un examen cytologique tous les 3 ans.
- De 30 à 64 ans, un dépistage tous les 5 ans avec un test HPV est recommandé.
Elles doivent prendre rendez-vous chez leur médecin pour un frottis du col de l’utérus
🔹 À Bruxelles
Les femmes du groupe cible, ne présentant pas de risque particulier, peuvent également bénéficier d’un dépistage du cancer du col de l’utérus tous les 3 à 5 ans, selon leur âge, comme indiqué ci-dessus. Cependant, elles ne reçoivent pas d’invitation et doivent en faire la demande de manière volontaire. Le dépistage est recommandé dès l’année de votre 25ᵉ anniversaire.
Dans les 3 régions, le prélèvement et l’analyse sont gratuits. Seul le ticket modérateur de la consultation doit être pris en charge par la patiente.
🔹 Bruxelles : Bruprev -Bruxelles
🔹 Wallonie: CCREF_depistages Wallonie
🔹 Flandre : Bevolkingsonderzoek Vlaanderen