Carcinome à cellules de Merkel

Carcinome à cellules de Merkel

Qu'est-ce que le carcinome à cellules de Merkel ?

Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un cancer de la peau très rare, mais particulièrement agressif. Il se développe au niveau des cellules de Merkel qui se trouvent dans l’épiderme ainsi que dans les follicules pileux, à proximité immédiate des nerfs sensoriels. En raison de cette association étroite entre cellules de Merkel et terminaisons nerveuses, les tumeurs qui les touchent sont dites “neuro endocrines”.

Ce type de cancer de la peau apparaît généralement au niveau des zones exposées au soleil, en particulier le visage, le cou ou les jambes et les bras.

Le CCM peut rapidement devenir invasif, de nouvelles masses peuvent se former sur la peau tout autour de la lésion initiale. Des cellules cancéreuses peuvent aussi s’échapper de la tumeur d’origine et s’installer dans d’autres organes, à distance, pour y former des métastases. Ces métastases sont constituées de cellules cancéreuses provenant du CCM. Elles doivent donc être traitées comme un carcinome à cellules de Merkel.

Facteurs de risque

Il existe différents facteurs de risque qui semblent accroître l’apparition d’un carcinome à cellules de Merkel (CCM). L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) du soleil (UV naturels) et/ou des bancs solaires (UV artificiels) est clairement un facteur de risque. Une infection par le polyomavirus des cellules de Merkel (MCV) pourrait également jouer un rôle dans l’apparition de ce cancer.

Mesures de prévention

Limiter son exposition aux rayons UV est le meilleur moyen de réduire le risque de cancer de la peau.

Tenez compte de l’indice UV.  Appliquez les 3 conseils de base lorsque l’indice UV est supérieur à 3 (ombre, vêtements, crème).

Comme pour le mélanome, les mesures de prévention pour réduire le risque de CCM sont :

  1. Se mettre à l’ombre et limiter l’exposition aux UV en milieu de journée. D’avril à septembre ne pas s’exposer entre 12h et 15 h.
  2. Porter des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes solaires.
  3. Appliquer de la crème solaire à haut indice de protection (minimum SPF 30, idéalement SPF 50), toutes les 2 heures et toujours immédiatement après la baignade, après s’être séché ou après avoir beaucoup transpiré.
  4. Ne pas faire de bancs solaires. Jamais !
  5. Protéger les enfants !
    Les bébés de moins d’un an doivent absolument rester à l’abri du soleil. Pour les enfants de plus d’un an, respectez toutes les recommandations, mais de manière encore plus stricte !

Vous faites partie d’un groupe à risques ? Votre peau présente des anomalies (bosses (nodules), taches suspectes, blessure qui ne guérit pas…) ? Parlez-en à votre médecin.

Symptômes

Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) se manifeste généralement sur les zones de la peau exposées au soleil, comme le visage, le cou, les bras et les jambes, mais il peut apparaître n’importe où sur le corps. Il se présente souvent d’abord sous la forme d’une petite bosse rose, rouge ou violette, généralement indolore. Parfois, la peau recouvrant la tumeur se fissure et saigne.

Ces tumeurs croissent rapidement et peuvent se propager sous forme de nouvelles bosses dans la peau environnante. Elles peuvent aussi atteindre les ganglions lymphatiques proches. Avec le temps, ceux-ci peuvent devenir suffisamment gros pour être visibles ou palpables.

Le carcinome à cellules de Merkel est rare et peut ressembler à de nombreux autres types de cancers de la peau plus courants ou à d’autres problèmes cutanés.

Il est crucial de faire examiner par un médecin toute masse, bosse ou tache nouvelle, croissante ou changeante sur votre peau dès que possible, afin d’en identifier la cause et de la traiter si nécessaire. Plus un cancer de la peau est détecté tôt, plus il est facile à traiter.

Traitements

Les principaux traitements curatifs du carcinome à cellules de Merkel (CCM) sont :

L'importance d’une relation de confiance avec ceux qui vous soignent

N’hésitez jamais à interroger l’équipe soignante (médecins, infirmières et autres soignants) et à répéter vos questions si nécessaire, jusqu’à obtenir une réponse compréhensible. Construisez un véritable dialogue avec vos soignants. Cela vous permettra de prendre, de commun accord et en toute confiance, les meilleures décisions possibles.

Effets secondaires

Les effets secondaires des traitements

Le but d’un traitement est d’agir contre les cellules cancéreuses. Malheureusement, il peut aussi endommager des cellules saines et causer des effets secondaires à court ou à long terme. Ces effets secondaires sont très variables en fonction de la localisation du cancer et des traitements utilisés. Ils peuvent varier fortement d’une personne à l’autre.

Dans tous les cas, nous vous recommandons d’interroger votre médecin afin de savoir à quels effets secondaires vous pouvez vous attendre et à quoi vous devez faire attention.

Le CSO, votre partenaire tout au long du traitement

Le « Coordinateur de Soins en Oncologie » est un infirmier ou une infirmière spécialisée qui sera votre personne de contact privilégiée tout au long des traitements. Il ou elle fait partie intégrante de votre équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est facilement joignable, par téléphone ou par mail, pour répondre à vos questions.

Après les traitements

Suivi après la fin des traitements

Le suivi après les traitements est très important. En effet, un cancer cutané est le signe que la peau a été globalement abîmée par les ultraviolets (UV). Il est donc tout à fait possible que d’autres cancers cutanés, identiques ou différents du premier, se développent à nouveau chez ces personnes. Votre équipe soignante vous proposera un planning individuel après la fin du traitement : consultations et examens complémentaires (prises de sang, imagerie, etc.) à un certain rythme, qui s’espacera progressivement au fil du temps. Si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition entre deux contrôles, il est important d’en informer rapidement votre médecin.

Lors des contrôles, le spécialiste examinera l’endroit où se situait le premier cancer et la cicatrice s’il a été traité par chirurgie, mais aussi l’ensemble de la peau, au minimum une fois par an. Il contrôlera également les aires ganglionnaires en les palpant.

Que peut-on faire soi-même ?

En plus du contrôle par le spécialiste, il est souhaitable de surveiller soi-même attentivement sa peau, une fois tous les deux à trois mois, à la recherche d’éventuelles modifications. Il faut être attentif à :

  • toute modification au niveau de et autour d’une zone cicatricielle ;
  • l’apparition de nouvelles anomalies ressemblant ou non au premier cancer ;
  • l’apparition de boules (nodules) près de la zone traitée ou ailleurs,
  • la présence de taches pigmentées à un endroit où la peau en était jusqu’alors dépourvue ;
  • des modifications au niveau de taches pigmentées existantes.

Après un traitement pour un CCM, il faut être également attentif, à tout gonflement des ganglions, par exemple au niveau du cou et des aisselles. Si une ou plusieurs modifications apparaissent, il faut prendre rendez-vous sans attendre chez le médecin qui assure la surveillance.

Guérison ou rémission ?

Une rémission signifie une diminution ou une disparition complète des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, quelques cellules cancéreuses pourraient avoir survécu. Elles sont trop petites pour être détectées, mais peuvent être le point de départ d’une future récidive. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est à ce moment, avec un recul suffisant, qu’on parlera de guérison.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?

Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans. Mais pour certains cancers, il n’est pas nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. A l’inverse, certaines récidives peuvent (rarement) se manifester plus de 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.