Un cancer de l’œsophage est composé d’une masse de cellules anormales (tumeur) qui se multiplient de façon anarchique.
Des cellules cancéreuses peuvent envahir d’autres tissus de proche en proche ou s’échapper de la tumeur d’origine. Elles vont alors coloniser les ganglions lymphatiques au niveau du cou, ou d’autres organes à distance (estomac, poumon, foie…) pour y former des métastases. Ces métastases sont constituées de cellules cancéreuses venant de la tumeur de l’œsophage. Elles doivent donc être traitées comme un cancer de l’œsophage.
Un facteur de risque augmente la probabilité de développer un cancer. Mais il ne signifie pas automatiquement qu’un cancer se développera chez chacune des personnes présentant ce facteur de risque. Un cancer est habituellement le résultat à long terme d’un mélange de plusieurs facteurs de risque différents. N’hésitez pas à parler de votre situation particulière avec votre médecin traitant.
Le risque de cancer de l’œsophage est fortement accru par le tabac et l’alcool.
Les irritations chroniques de l’œsophage causées par des reflux gastriques (œsophage de Barrett) augmentent modérément le risque de ce cancer.
Quelques autres facteurs ont aussi été identifiés.
Un mode de vie sain augmente les chances de vivre longtemps et en bonne santé. Mais il n’est pas une garantie absolue de ne jamais développer un cancer.
Les mesures de prévention pour réduire le risque de cancer de l’œsophage consistent principalement à adopter des habitudes saines et équilibrées.
Pour ce faire, il est recommandé de :
Si vous souffrez fréquemment de reflux gastro-œsophagien (remontées acides de l’estomac), il est important de consulter un médecin. Celui-ci déterminera les examens et contrôles nécessaires, ainsi que le traitement à suivre.
La vaccination contre le HPV, chez les jeunes filles et les garçons, vise à réduire le risque de développer plusieurs types de cancer différents et pourrait diminuer le risque de cancer de l’œsophage.
En savoir plus sur la vaccination contre le HPV
Le cancer de l’œsophage va commencer à se manifester lorsque le volume de la tumeur perturbe son fonctionnement. On constate alors un ou plusieurs des symptômes suivants :
A noter que ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer de l’œsophage. Ils peuvent être le signe d’autres problèmes de santé souvent bénins. Si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez votre médecin.
Ce cancer ne fait pas l’objet d’un dépistage systématique dans la population générale.
En présence d’anomalies (symptômes), votre médecin peut demander des examens diagnostiques (prise de sang, imagerie médicale, etc.).
Si ces examens confirment la présence d’un cancer, ils seront complétés par un bilan d’extension pour préciser la nature exacte et l’étendue de la maladie. Ces informations sont indispensables pour déterminer les meilleurs traitements possibles.
Les personnes atteintes d’un œsophage de Barrett seront suivies régulièrement pour découvrir un éventuel cancer à un stade précoce.
Examens de diagnostic :
Une radiographie est réalisée pendant que la personne avale un produit de contraste. Elle permet de voir s’il y a un rétrécissement de l’œsophage provoqué par une tumeur. Cet examen ne permet pas de repérer de très petites lésions limitées à la muqueuse.
Un endoscope est un fin tube flexible muni de fibres optiques, que l’on introduit par la bouche. Il permet d’examiner l’intérieur de l’œsophage. Généralement, le médecin examine également l’estomac et la première partie de l’intestin grêle (duodénum) afin d’y détecter d’éventuelles tumeurs.
Dans certain cas, une sonde échographique est utilisée lors de l’endoscopie. On parle alors d’écho-endoscopie. Elle permet de voir, par exemple, jusqu’à quelle profondeur une tumeur s’est développée dans la paroi. Elle permet également de détecter si les ganglions lymphatiques sont augmentés de volume et potentiellement atteints.
Cet examen peut être couplé à la réalisation de biopsies (prélèvements) au niveau des lésions suspectes. L’examen au microscope de ces biopsies permet de confirmer le diagnostic de cancer et de faire la distinction entre les différents types de cancers possibles. Une recherche de biomarqueurs (anomalies moléculaires au niveau des cellules cancéreuses) pourra être réalisé en laboratoire sur les cellules cancéreuses prélevées lors de la biopsie.
Les autres examens possibles sont :
Une équipe médicale pluridisciplinaire spécialisée établit au cas par cas la meilleure stratégie de traitement possible. Le choix des traitements dépend du type de cancer, de son degré de développement (stade), mais aussi de l’état de santé global de chaque personne et, dans la mesure du possible, de ses préférences.
A tous les stades du traitement, la qualité de vie de la personne malade fait partie des priorités.
Dans tous les cas, l’équipe médicale met tout son savoir-faire pour préserver le mieux possible la qualité de vie, que ce soit à court, moyen ou long terme.
Le but d’un traitement est d’agir contre les cellules cancéreuses. Malheureusement, il peut aussi endommager des cellules saines et causer des effets secondaires à court ou à long terme. Ces effets secondaires sont très variables en fonction de la localisation du cancer et des traitements utilisés. Ils peuvent varier fortement d’une personne à l’autre.
Dans tous les cas, nous vous recommandons d’interroger votre médecin afin de savoir à quels effets secondaires vous pouvez vous attendre et à quoi vous devez faire attention.
En savoir plus sur les effets secondaires des différents traitements
Le cancer de l’œsophage ainsi que ses traitements peuvent perturber la déglutition (action d’avaler), l’appétit et la digestion. Il est important de ne pas laisser s’installer une dénutrition qui entraînerait une perte de poids trop importante. Des conseils alimentaires peuvent être donnés par un onco-diététicien.
Si les conseils ne suffisent pas à maintenir le poids ou que l’alimentation devient trop difficile, des compléments nutritionnels peuvent être prescrits.
Le « Coordinateur de Soins en Oncologie » est un infirmier ou une infirmière spécialisée qui sera votre personne de contact privilégiée tout au long des traitements. Il ou elle fait partie intégrante de votre équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est facilement joignable, par téléphone ou par mail, pour répondre à vos questions.
Le suivi après les traitements est très important. Votre équipe soignante vous proposera un planning individuel : consultations et examens complémentaires (prises de sang, imagerie, etc.) à un certain rythme, qui s’espacera progressivement au fil du temps. Si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition entre deux contrôles, il est important d’en informer rapidement votre médecin.
Une rémission signifie une diminution ou une disparition complète des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, quelques cellules cancéreuses pourraient avoir survécu. Elles sont trop petites pour être détectées, mais peuvent être le point de départ d’une future récidive. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est à ce moment, avec un recul suffisant, qu’on parlera de guérison.
Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans. Mais pour certains cancers, il n’est pas nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. A l’inverse, certaines récidives peuvent (rarement) se manifester plus de 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.
S’il est important de continuer à assurer le passage des aliments vers l’estomac et surtout, vers l’intestin, l’œsophage n’est pas considéré comme un organe vital. C’est pourquoi, si la chirurgie nécessite une ablation d’une portion trop importante de l’œsophage, il est possible de la remplacer par un autre “tuyau” comme un morceau d’intestin par exemple. Si cela n’est pas possible, on peut créer un accès direct vers l’estomac (gastrostomie) au travers de la peau pour permettre l’alimentation.
Le cancer de l’œsophage et ses traitements peuvent perturber l’appétit et la digestion. En cas de nausées, il est conseillé de :
N’hésitez pas à demander conseil à un onco-diététicien.
Le cancer de l’œsophage est le 16e cancer le plus fréquent en Belgique.
En 2021, 756 personnes sont décédées de ce cancer en Belgique.
Les chiffres présentés sont des moyennes. Le pronostic individuel dépend notamment du stade du cancer.